Sortie pour l'atelier tapisserie

Deux expositions : la première à la fondation Cartier : OLGA DE AMARAL, la seconde au Grand Palais : CHIHARU  SHIOTA

Aller-retour Paris - départ : 5 :00 du matin, retour 22 :00 ! pour l’atelier de Tapisserie/Tissage 

avec Christiane, Dom, Renée, Sarina, et Roselyne. Malou et Jeanmi nous ont rejoint à Paris

Olga de Amaral – artiste textile colombienne 

Magnifique rétrospective de ses créations depuis 1960 : environ 80 œuvres sont exposées, dont certaines monumentales (‘mur rouge’ 7m de haut sur 8m de large)

L’utilisation du crin de cheval lui permet de créer ces impressionnantes tapisseries.

Rien ne l’arrête dans sa recherche de nouvelles techniques : Imaginez dans la première salle, des œuvres qui, comme un paysage de montagnes, de falaises, et de vallées, varient selon la lumière, de par leur structure (relief, bandes tissées assemblées verticalement face contre face …).

Une autre salle, aérienne celle-ci, présente ses créations tridimensionnelles ‘Brumas’, constituées de fils de coton enduits de gesso (apprêt synthétique permettant l’application de peinture). Ces milliers de fils non tissés et simplement enduits nous renvoient à la fluidité de l’eau ou à la légèreté de l’air : Olga est une magicienne !

A l’étage inférieur, œuvres témoignant de la richesse de ses explorations, que ce soit sur le plan technique ou sur celui de la matière choisie : des fils d’or, d’argent, du plastique… Certaines œuvres, s’éloignant de la tapisserie traditionnelle, ont la finesse d’empreintes digitales ! La culture colombienne est fortement présente dans cette salle.

Puis, une dernière petite salle ou plutôt une petite crypte, où sont installées des stèles ‘Estelas’, de formes différentes, à deux faces, l’une sombre, et l’autre recouverte de feuille d’or, rappelant  les sites archéologiques précolombiens.

Chiharu Shiota – artiste japonaise vivant à Berlin

‘The soul trembles’ (Les frémissements de l’âme)

Nous entrons dans un tout autre univers, plus intimiste celui-ci, et plus éphémère : ces installations de centaines de kilomètres de fil noué, emmêlé, étiré, sont des dessins dans l’air.

Chiharu Shiota utilise principalement trois couleurs : le noir, le rouge et le blanc. Le noir évoque la profondeur de l’univers et l’introspection, le rouge symbolise la vie, la mort et les connexions vitales, tandis que le blanc, introduit dans son œuvre après sa maladie en 2017, représente une page blanche et une renaissance. Ces choix chromatiques renforcent l’impact émotionnel de ses installations. Les objets du quotidien occupent une place centrale : en les enveloppant de fils, l’artiste leur attribue une dimension mémorielle et affective. Ces objets deviennent les vecteurs d’une mémoire collective, à la fois intime et universelle.

Nous entrons dans le vif du sujet en pénétrant dans la première salle :  Uncertain Journey . Nous sommes cernées par des kilomètres de fil rouge, jaillissant de barques, évoquant un grand voyage.

Inside Outside : nous nous retrouvons devant un mur de fenêtres, mur symbolique rappelant que des personnes de même nationalité, de même langue ou de même famille ont été séparées pendant 28 ans par le mur de Berlin. Chaque matin durant 6 mois, l'artiste allait sur les chantiers dans Berlin pour récupérer ces fenêtres. Elles évoquent les regards des habitants qui ne pouvaient se voir qu'au travers de ces fenêtres.

Un piano, une robe blanche, pris dans des fils noirs, des valises disposées comme des marches d'escalier prises dans des fils rouges.

Cette exposition si particulière invite à la méditation, dommage que certaines salles de l'exposition soient trop petites et les visiteurs trop nombreux ne permettant pas d'avoir une relation intime à l'œuvre exposée.

Puis retour gare de Lyon pour regagner la province, TGV bondé de voyageurs dont certains poursuivaient leur journée de travail sur leur ordinateur portable…

Enfin dernière étape sous une pluie battante, contentes d’être enfin arrivées, après en avoir pris plein les yeux et les neurones ! Une belle journée !

Texte : Dom

Photos : Christiane, Roselyne

Mise en page : Roselyne